lundi 25 novembre 2019

Dix heures et demie aux urgences

Je m'attendais à attendre mais à ce point-là? Non.

J'avais apporté ma liseuse, ma tablette, mon téléphone (juste pour lire les MP3, je n'ai pas d'abonnement), une tablette de chocolat et des bonbons sans sucre.

Quelles sont les circonstances qui m'ont dirigé vers les urgences d'un hôpital?

Le jour de la tempête du mardi 12 novembre, je glisse. Mon bras droit absorbe le choc, ma main et surtout mon épaule. J'aurais dû prendre des cours pour savoir comment tomber !

Je n'ai pas ressenti de douleur tout de suite mais je sentais que mon bras allait avoir besoin de temps pour redevenir normal.

Le soir, ma main était enflée et un peu douloureuse. Étant un adepte du "ça va s'arranger tout seul", comme le type de la publicité, et aussi un adepte du stoïcisme, j'ai décidé de laisser le temps faire son oeuvre.

Bref, après une semaine, j'étais gêné par ce bras durant la nuit, et ça devenait douloureux au point de prendre des antidouleurs (en général je ne prends pas de médicaments).

Ce serait plus prudent de consulter pour voir s'il y a quelque chose de brisée, me dis-je. 

Dans un premier temps, je vais dans une clinique sans rendez-vous. Il était vers dix heures du matin et la réceptionniste me dit qu'il fallait arriver vers 7h30, à l'ouverture, ou réserver en ligne. 
J'essaie de prendre rendez-vous par l'intermédiaire d'Internet. Il n'y avait aucune heure de disponible.

Je passe une mauvaise nuit et je me réveille après 7h30, trop tard pour la clinique sans rendez-vous. Donc, en désespoir de cause, je me dis que je n'éviterais pas les urgences de l'hôpital le plus près de chez moi.

Aux urgences, on passe par le triage assez rapidement, en une heure trente, et on vous classe par ordre de priorité de un à cinq. Sept heures plus tard, je repasse un autre triage et je me demande pourquoi. On m'offre de prendre des Tylénols. 

Je venais de comprendre le principe : si vous voulez passer le plus rapidement possible, il faut que vous souffrez le plus possible.

Vers 18h15, je songeais vraiment à partir comme le monsieur avec qui était assis à deux chaises de moi. Celui-ci s'était levé pour s'informer à la réception et il a été appelé par la suite. 

J'ai fait la même chose et puis on m'a appelé vers 18 heures 20.

La salle s'était un peu vidé après 17 heures, mais de nouveaux patients semblaient arriver. J'ai eu peur d'être à nouveau au bas de la liste et qu'on me fasse attendre encore trois heures.

Je suis entré dans une petite pièce pour la consultation où j'ai attendu encore 25 minutes pour que le médecin vienne analyser ma situation. Il m'envoie à la radiologie. Enfin, ça roule relativement vite. 

J'en profite pour m'avancer dans la lecture de Sérotonine, le dernier roman de Michel Houellebeck.

Je ressors de la radiologie avec une feuille qu'il faut mettre dans un petit panier, me dit-on. Où est le petit panier? Il faut se débrouiller pour le trouver même si personne n'a la science infuse.

On me donne encore de la drogue. J'avais déjà pris trois Tylénols et un anti-inflammatoire. 

Je quitte finalement vers 21 heures.

Qu'en conclure?

Je peux comprendre que certains puissent préférer un système de santé à l'américaine où l'on paierait pour que ça aille plus vite. J'imagine que le temps perdu à attendre soit le prix à payer pour ne rien avoir à payer.

Il y avait un certain nombre de néo-québécois dans la salle d'attente (en minorité). On peut facilement devenir intolérant si on en voit un qui passe avant soi. Mes ancêtres ont enduré 400 hivers pour que je puisse vivre avec certains privilèges. Mais le Canada est un pays où les derniers sont les premiers et ils bénéficient des mêmes services sans avoir travaillé pour en profiter. Le Canada est trop heureux de faire le beau à nos dépens.  

Est-ce vraiment une bonne idée de nous inonder avec l'immigration et d'accepter de faux réfugiés quand les urgences de nos hôpitaux sont si problématiques? Je ne dois pas être le seul à y penser. 

Cela dit, le personnel des hôpitaux est aimable et il fait du bon travail même s'il a l'air de passer en coup de vent. Personne n'est là pour faire la conversation.

En conclusion, ne soyez pas malades et évitez de tomber pendant l'hiver!