lundi 30 novembre 2020

La fatigue culturelle occidentale

Bien avant que l'invasion de l'Occident soit évidente, celui-ci montrait des signes de stagnation.

L'écrivain Denis Tillenac s'interrogeait dans un de ces essais sur nos sociétés muséifiées.  Certes, la beauté des villages français, ses monuments, l'architecture de ses grandes villes, son art de vivre, tout ce qui attirait autrefois et, encore aujourd'hui , les touristes du monde entier, ne sont-elles pas un décor pétrifié dans le temps, une sorte de faux-semblant permanent qui n'a plus aucun lien avec une vraie culture vivante et évolutive?

C'était dans les années quatre-vingts. Depuis nos interrogations sont autres. D'après Michel Onfray, la décadence de l'Occident, de notre civilisation, est évidente et inévitable. 

Mais est-ce bien le cas?  Le savons-nous vraiment? Avons-nous une juste évaluation de notre situation? 

Ou n'est-ce pas plutôt que nous ne savons plus dans quelle direction poursuivre notre chemin? Nous ne sommes plus qui nous sommes.

Nous ne savons plus où nous en sommes et notre Histoire s'est arrêtée. La maison Occident est envahie. Il y a des étrangers qui se sont installés (avec la complicité des élites traîtresses incapables d'avoir anticipé l'avenir); ils amènent leurs moeurs bigarrées, exogènes, et, bien qu'il y ait de la résistance, de compromis en compromis, nous ne reconnaissons plus notre décor qui subsiste, mais comme figé dans l'immobilité, telle une photographie de carte postale.

Certains veulent revivifier le paganisme. D'autres redécouvrent l'art classique, musique et peinture. On devient nietzschéen ou on s'attache à une philosophie dont espère une renaissance, un art de vivre et des réponses.

S'il existe une possibilité de renaître à nous-mêmes, il nous faudra avant tout retrouver notre chez soi. Peut-être nous faudra-t-il chasser l'envahisseur ou, plus vraisemblablement, l'absorber pour recommencer à nommer notre être civilisationnelle et, de nouveau, cultiver les champs qui ont donné au monde entier la moisson du génie qui a défini le terme de civilisation.




 

mercredi 25 novembre 2020

La loi 101 est un fétiche

 J'ai souvent pensé que la loi 101 a nui au projet de la souveraineté du Québec.

Elle a donné aux Québécois une fausse sécurité culturelle. Elle a joué le rôle de la vraie souveraineté comme une sorte de fétiche qui allait magiquement nous protéger et assurer notre avenir linguistique.

La loi 101 adoptée, beaucoup de Québécois ont dû se dire : "Pourquoi se séparer si nous pouvons avoir le beurre et l'argent du beurre?"

D'une part, elle n'a pas transformé les immigrés, forcés d'aller à l'école française à la manière d'une punition, en Québécois. Au référendum de 1995, on sait qu'ils ont voté en grande partie contre la souveraineté.

D'autre part, avec l'immigration massive et avec tous les trous qu'il y a dans la loi 101, charcutée par les tribunaux, on constate ce qu'on constate à Montréal, c'est-à-dire une anglicisation accélérée.

De plus, les Québécois de souche ont fui ce cloaque communautarisme. Combien d'immigrés peuvent vivre sans ne connaître rien à la culture québécoise, sans même connaître de Québécois? Il leur suffit de se brancher sur Internet ou d'avoir accès à la télé de leur pays d'origine pour rester artificiellement dans leur environnement culturel ; ils peuvent aussi choisir de devenir de bons Américains en choisissant l'anglais. Il y a même une joueuse de tennis québécoise qui s'y est mise : la parfaite colonisée de l'intérieur.

Le gouvernement donne même aux immigrants le choix entre le français et l'anglais quand ceux-ci ont besoin de communiquer avec les différents ministères.

La seule façon pour les Québécois de préserver leur culture est de devenir souverain.

Les pays aussi peu peuplés que l'Islande, la Lituanie, l'Estonie, ou des pays qui ont environ le même nombre d'habitants que le Québec, comme la Finlande, la Norvège, n'ont pas besoin de loi 101 pour assurer la primauté de leur culture.

Les États-Unis commencent à connaître ce problème de la double allégeance linguistique avec l'immigration espagnole, mais, jusqu'à maintenant, les espagnols ont compris qu'ils avaient intérêt à apprendre l'anglais, la puissance économique du pays étant un puissant stimulant.

Renforcer la loi 101 ne peut pas nuire, mais il faut avant tout stopper le flot incessant d'immigrés et de réfugiés (vrais et faux) qui s'installent à Montréal.

Mais, en définitive, seule la souveraineté au Québec peut permettre de survivre sans se faire broyer par le monde anglo-saxon.