Bien avant que l'invasion de l'Occident soit évidente, celui-ci montrait des signes de stagnation.
L'écrivain Denis Tillenac s'interrogeait dans un de ces essais sur nos sociétés muséifiées. Certes, la beauté des villages français, ses monuments, l'architecture de ses grandes villes, son art de vivre, tout ce qui attirait autrefois et, encore aujourd'hui , les touristes du monde entier, ne sont-elles pas un décor pétrifié dans le temps, une sorte de faux-semblant permanent qui n'a plus aucun lien avec une vraie culture vivante et évolutive?
C'était dans les années quatre-vingts. Depuis nos interrogations sont autres. D'après Michel Onfray, la décadence de l'Occident, de notre civilisation, est évidente et inévitable.
Mais est-ce bien le cas? Le savons-nous vraiment? Avons-nous une juste évaluation de notre situation?
Ou n'est-ce pas plutôt que nous ne savons plus dans quelle direction poursuivre notre chemin? Nous ne sommes plus qui nous sommes.
Nous ne savons plus où nous en sommes et notre Histoire s'est arrêtée. La maison Occident est envahie. Il y a des étrangers qui se sont installés (avec la complicité des élites traîtresses incapables d'avoir anticipé l'avenir); ils amènent leurs moeurs bigarrées, exogènes, et, bien qu'il y ait de la résistance, de compromis en compromis, nous ne reconnaissons plus notre décor qui subsiste, mais comme figé dans l'immobilité, telle une photographie de carte postale.
Certains veulent revivifier le paganisme. D'autres redécouvrent l'art classique, musique et peinture. On devient nietzschéen ou on s'attache à une philosophie dont espère une renaissance, un art de vivre et des réponses.
S'il existe une possibilité de renaître à nous-mêmes, il nous faudra avant tout retrouver notre chez soi. Peut-être nous faudra-t-il chasser l'envahisseur ou, plus vraisemblablement, l'absorber pour recommencer à nommer notre être civilisationnelle et, de nouveau, cultiver les champs qui ont donné au monde entier la moisson du génie qui a défini le terme de civilisation.