J'ai souvent pensé que la loi 101 a nui au projet de la souveraineté du Québec.
Elle a donné aux Québécois une fausse sécurité culturelle. Elle a joué le rôle de la vraie souveraineté comme une sorte de fétiche qui allait magiquement nous protéger et assurer notre avenir linguistique.
La loi 101 adoptée, beaucoup de Québécois ont dû se dire : "Pourquoi se séparer si nous pouvons avoir le beurre et l'argent du beurre?"
D'une part, elle n'a pas transformé les immigrés, forcés d'aller à l'école française à la manière d'une punition, en Québécois. Au référendum de 1995, on sait qu'ils ont voté en grande partie contre la souveraineté.
D'autre part, avec l'immigration massive et avec tous les trous qu'il y a dans la loi 101, charcutée par les tribunaux, on constate ce qu'on constate à Montréal, c'est-à-dire une anglicisation accélérée.
De plus, les Québécois de souche ont fui ce cloaque communautarisme. Combien d'immigrés peuvent vivre sans ne connaître rien à la culture québécoise, sans même connaître de Québécois? Il leur suffit de se brancher sur Internet ou d'avoir accès à la télé de leur pays d'origine pour rester artificiellement dans leur environnement culturel ; ils peuvent aussi choisir de devenir de bons Américains en choisissant l'anglais. Il y a même une joueuse de tennis québécoise qui s'y est mise : la parfaite colonisée de l'intérieur.
Le gouvernement donne même aux immigrants le choix entre le français et l'anglais quand ceux-ci ont besoin de communiquer avec les différents ministères.
La seule façon pour les Québécois de préserver leur culture est de devenir souverain.
Les pays aussi peu peuplés que l'Islande, la Lituanie, l'Estonie, ou des pays qui ont environ le même nombre d'habitants que le Québec, comme la Finlande, la Norvège, n'ont pas besoin de loi 101 pour assurer la primauté de leur culture.
Les États-Unis commencent à connaître ce problème de la double allégeance linguistique avec l'immigration espagnole, mais, jusqu'à maintenant, les espagnols ont compris qu'ils avaient intérêt à apprendre l'anglais, la puissance économique du pays étant un puissant stimulant.
Renforcer la loi 101 ne peut pas nuire, mais il faut avant tout stopper le flot incessant d'immigrés et de réfugiés (vrais et faux) qui s'installent à Montréal.
Mais, en définitive, seule la souveraineté au Québec peut permettre de survivre sans se faire broyer par le monde anglo-saxon.
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