samedi 19 février 2022

La ferme de la liberté (fiction)

D'un côté, en ligne serrée, il y avait les porcs et les truies. Derrière cette ligne quelques porcs tenaient en laisse des chiens : Bergers allemands, Rotweillers et Pittbulls.

Ils avançaient lentement et méthodiquement.

Devant eux, les pigeons et les colombes qui les observaient, leur parlaient tentaient de les amadouer, malgré leur silence.

Leurs efforts étaient voués à l'échec et quand les porcs et les truies avançaient, ils étaient obligés de reculer.

Parfois, quand un pigeon résistait ou quand il insultait un porc, il était immédiatement entouré de quelques porcs et de truies qui l'immobilisaient. Puis il était amené dans une cage.

À un moment, il y eut une forte résistance des pigeons, par ruse les porcs et les truies s'écartèrent pour laisser les chiens piétiner les pigeons et les colombes qui volaient et virevoltaient dans tous les sens avec la peur et l'incrédulité au fond des yeux.

C'était un combat perdu d'avance. Les pigeons et les colombes allaient reprendre le travail la semaine suivante et continuer à payer taxes et impôts, et à suivre les ordres de leurs élus.

Les habitants allaient retrouver le calme légendaire de leur capital bien que la présence d'animaux importés de régions exotiques aux mœurs inconnus commençaient à devenir problématique. On agressait leurs porcelets, on traînait en bandes, on s'attaquait.

Nous ne sommes plus chez nous dans notre porcherie, pensaient plusieurs sans oser le dire. Ils partiraient sans doute pour former des communautés fermées et, en attendant, ceux qui avaient les moyens, envoyaient leurs pourceaux à l'école privée.

À la télé, ils retrouveront les porcs et les truies qui les informeront et les distrairont, et relativiseront tout dans un léthargique bain d'images judicieusement choisies.


 



 

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