mercredi 30 septembre 2020

Les Rose : perdants idéalistes à l'image du Québec

La politique, c'est quand on fait le lien entre le microcosme et le macrocosme. Le père de Paul Rose qui se tuait au travail pour 20 dollars par semaine, 80 dollars par mois. Qu'est-ce que ça représenterait aujourd'hui comme salaire? toujours un salaire de misère, le salaire des Nègres blancs d'Amérique (Pierre Vallières).

Vous pouvez vous remémorer une situation semblable dans votre famille, sauf si vous appartenez à la petite bourgeoise québécoise et à leurs serviteurs qui a monté en vendant sa soumission, comme on le voit dans le film de Félix Rose, "Les Rose".

Tous ces policiers zélés qui frappaient les Québécois dans les manifs ; ceux qui ont exécuté "Les Ordres" (film de Michel Brault sur le même sujet) pendant la Loi des mesures de guerre. Les petites mains de l'oppression qui ont suivi aveuglement les chefs de la bande, nos Oncles Tom du fédéralisme, les French-Pea-Soups de service : Drapeau, Bourassa et, le vendu en tête de liste, Pierre Elliot Trudeau.

Le film de Félix Rose nous replonge dans le Québec de l'époque, quand une majorité de Québécois habitaient Montréal. Et si vous avez regardé le film à la télé (on peut aussi le voir sur le site de l'ONF), pendant les pauses commerciales, on vous vend le Québec de la diversité avec des représentants des minorités visibles à toutes les trois secondes, ceux qui vont vous remplacer et qui vont nous noyer dans une mer confuse de communautés bigarrées. C'est de cette façon que les élites ont programmé la disparition de l’ethnie québécoise.

Que pensez du militantisme musclé du FLQ? Les Québécois ne sont pas violents et il y avait une montée des souverainistes (le RIN est né en 1960) qui aurait probablement amené tôt ou tard l'élection du PQ. Le FLQ a-t-il nui ou favorisé une prise de conscience des Québécois? Qui sait? On le dit mais en 1980 le Québec a dit Non au référendum. Par ailleurs, nos adversaires se servaient souvent du FLQ, par amalgame, pour prêter au PQ des visées totalitaires, parfois encore. De nos jours, le mot terroriste a pris une autre connotation, selon l'usage politique qu'on lui octroie. Par exemple, on l'emploie rarement pour les Mohawks de la crise d'Oka de 1990. Le fédéral leur a même acheté des terrains...  

D'un point de vue politique les objectifs à moyen et long termes du FLQ n'étaient pas claires. Ils ont joué les révolutionnaires amateurs, en tremblant devant leur audace, inspiré des mouvements qui secouaient le monde à l'époque (Irlande, Cuba, Palestiniens).

Ils ont accepté de jouer les méchants et de marquer leur vie à jamais pour l'idéal d'un Québec, maître dans sa maison.  

De plus, le FLQ a été infiltré dès le début. Les gouvernements fédéral et provincial savaient parfaitement où étaient incarcérés Cross et Laporte. Ils auraient pu éviter le meurtre de Laporte et les deux mois de misère que Cross a dû endurer. Mais en adoptant la Loi des mesures de guerre, on effrayait les Québécois pour mettre un frein au désir de souveraineté qui montait dans la population. 

Le but du jeune Félix Rose était sans doute d'humaniser et d'adoucir l'image de son père qui devait faire frémir dans les beaux quartiers de Mourial (sic). Une partie de leurs habitants fuiront quand le PQ prendra le pouvoir en 1976. C'est un documentaire avec des visées plus personnelles qu'une fresque historique.

Dans cinquante ou dans cent ans, comment seront jugés les felquistes, quand le Québec aura été transformé en Louisiane du Nord? Qui vivra verra, mais nous savons que l'Histoire est écrite par les gagnants. 










 


lundi 28 septembre 2020

Quiz amusant : Êtes-vous d'extrême droite? Faites le test.

Suis-je d'extrême droite? Basons-nous sur le site de Wikipédia qui sait tout mais qui n'est pas totalement neutre. Il suffit de comparer extrême droite et extrême gauche : "Pour le chercheur en sciences politiques Sofiane Ouaret, le terme « extrême gauche » est connoté négativement. Imposé de l'extérieur, il est utilisé historiquement comme un instrument de délégitimation. L'expression est plus polémique que scientifique."

Le terme d'extrême droite n'a pas droit à ce distinguo de la soi-disant légitimité scientifique.

Voyons si j'ai des affinités avec un ou plusieurs de ces "types".

Types d'extrêmes droites


Bon, voilà après ce tour d'horizon rapide, je conclus que j'ai deux points d'accord partiel sur dix-sept, donc environ 10% à 15% d'extrême droitiste en moi. Je devrais éviter la prison pour l'instant.



jeudi 24 septembre 2020

La souveraineté du Québec par défaut

Peut-être qu'un jour le Québec deviendra souverain par défaut : Montréal et une partie du Québec (l'ouest du Québec) feront sécession : les Cris, les Mohawks, les Inuits déclareront leur souveraineté ; plus improbable, l'Alberta en fera autant en vendant son pétrole aux États-Unis. Le Québec est déjà morcelé idéologiquement. En gros, il y a les mondialistes et les gauchistes qui sont représentés à Ottawa et qui occupent la plupart des médias officiels ; il y a les nationalistes ; et il y a les Québécois fédéralistes mous qui rêvent de chimères libertariennes, ou qui ne ratent jamais un match de hockey ou une finale du Superbowl. Mais qu'est-ce qui pourrait rendre effective cette souveraineté par défaut? Un parti sécessionniste qui prendrait le pouvoir à Montréal? On pourrait le croire en se référant aux partis qui ont déjà tenté de donner une voix aux Anglophones, comme le parti Égalité. Cependant, les Anglophones, eux-mêmes, sont noyés par l'immigration et n'arrivent plus à faire bloc. La possibilité d'une énième crise autochtone est plus envisageable. On se souvient de la funeste crise d'OKa en 1990. Depuis, de multiples barrages de routes, de ponts, arrivent à intervalles réguliers pour irriter les Québécois et leur faire sentir que le territoire ne leur appartient plus tout à fait. C'est ainsi que les pays se divisent, se déchirent et finissent par se désagréger, souvent après une guerre civile : par exemples, l'ex-Yougoslavie, l'Ukraine. Quand ils ne se divisent pas de façon définitive, ils finissent comme le Liban ou la Libye, des pays que l'on veut fuir. Les souverainistes sous-estiment le nationalisme autochtone. Présentement, les tribus autochtones, promus au rang de nations par la Constitution canadienne de 1982 (et épargnant dix mille ans de civilisation), se contentent du statu quo, mais la grenouille pourrait bien s'enfler et nous éclater en plein visage. Les Québécois auraient intérêt à comprendre la nature ethnique de leur combat parce que, de toute façon, le multiculturalisme les a condamné à être une minorité parmi d'autres. Si on remplaçait par exemple les Japonais par des Africains, le Japon demeurerait-il le Japon? Poser la question, c'est y répondre. Nous pouvons attendre d'être dilués dans la mer de la fausse diversité et nous deviendrons cette grenouille dans l'eau bouillante qui ne prend pas conscience d'être cuite.


https://quebec.huffingtonpost.ca/2019/01/09/carte-interactive-territoire-indigene_a_23638186/

Une carte interactive pour découvrir sur quel territoire autochtone vous habitez : 

https://native-land.ca/?lang=fr








mercredi 9 septembre 2020

Slogan pour un parti souverainiste : "Vous n'êtes pas écœurés d'être pauvres, bande de caves?"

 "Vous n'êtes pas écœurés d'être pauvres, bande de caves?"

C'est la question à poser aux Québécois, inspirée évidemment de celle de Claude Péloquin écrite à la main sur la murale de Jordi Bonet du Grand Théâtre de Québec.

Comment se fait-il que depuis que les Québécois ont perdu le pays qu'il avait créé et développé en 1759, ils ont parmi les revenus les plus bas au Canada? 

Ce n'est pas normal. Est-ce dû au "modèle" québécois que la droite des radios de Québec vilipende? Est-ce parce que les Québécois ont renâclé à l'effort comme certains préjugés le véhiculent ici et là?

Non, les Québécois n'ont pas renâclé à l'effort ! Hommes et femmes ont défriché ce pays à la force de leurs bras et de leur ventre. Ils ont été mineurs, pêcheurs, bûcherons, éducatrices, infirmières, mères au foyer. Ils ont construit des stades, des barrages impressionnants, des gratte-ciel. Ils ont travaillé dans les mines qui leur ont ruiné la santé. Ils ont travaillé dans les usines où on les payait un salaire de misère. Ils ont élevé des familles nombreuses malgré les fins de mois difficiles et la misère à grignoter dans leur assiette.

Personne ne leur a fait de cadeaux. Quand il a fallu nationaliser l'électricité, Parizeau est allé chercher l'argent dans un autre pays parce qu'on ne volait pas prêter d'argent à ces porteurs d'eau..

En ce qui concerne le modèle québécois, de généreux programmes sociaux, celui-ci existe dans d'autres pays où les citoyens ont des revenus plus élevés, comme la Suède, la France.

Devrait-on remettre en question l'État providence ou le modérer? Peut-être.

Il reste que la cause la plus probante pour expliquer la relative pauvreté des Québécois (nous ne sommes pas en Haïti quand même) est le régime canadien qui a toujours favorisé l'Ontario ou donné des cadeaux ici et là selon le vote que le parti au pouvoir à Ottawa voulait aller chercher ou conserver (un contrat au Nouveau-Brunswick, le Labrador aux Terre-Neuviens!).

Au fil du temps, les Québécois sont devenus des citoyens de quatrième catégorie. Quel est le budget d'une municipalité Cri, par exemple, si on la compare à une municipalité québécoise? Un petit Québécois de souche qui naît aujourd'hui n'a aucun privilège. C'est encore plus vrai si c'est un petit garçon. Il subira la discrimination positive qui est réservée aux femmes et aux minorités de tout acabit quand il cherchera un emploi ou voudra bénéficier d'une bourse d'excellence (réservée aux filles!).

Maintenant, comment la souveraineté va amener la richesse aux Québécois? Tenir tous les leviers de leur développement est en soi les débuts d'un temps nouveau. Organiser la société pour que toutes les ressources du Québec profitent aux Québécois devrait être le credo (comme dit Trump) d'un gouvernement souverainiste.

Il n'y a pas de recettes magiques, cependant une chose est claire : la fédération canadienne nous a rendu pauvres et continue à nous laisser dans la pauvreté.

Vive le Québec libre !

The Frog Song, par Robert Charlebois / Jean Chevrier (extrait)

Ton beurre est dur pis tes toast sont brûlés
Ton lait est sûr, ton jaune d'oeuf est crevé
T'as pu l'eau chaude pour te faire un café instantané

You're a frog, I'm a frog, kiss me
And I'll turn into a prince suddenly
Donne-moi des peanuts, j'm'en vais t'chanter
Alouette sans fausse note

Sept heures et quart t'embarques dans l'autobus
Ton sac c'est tout pour aller travailler
Un beau voyage en groupe organisé, comme toué matins

You're a frog, I'm a frog, kiss me
And I'll turn into a prince suddenly
Donne-moi des peanuts, j'm'en vais t'chanter
Alouette sans fausse note

Ton boss est dur l'hiver y va se promener
Su'a côte d'Azur pendant qu'il t'fait chômer
Pis le reste du temps y te fait trop travailler, toé tu te
plains pas



 


jeudi 3 septembre 2020

"Les peuples qui meurent, ça meurt longtemps." Pierre Falardeau

Quels sont les scénarios possibles pour le peuple Québécois devenu une ethnie parmi tant d'autres dans le Canada post-national et multiculturaliste?

Par une sorte de miracle, un réflexe de survie inespéré, il pourrait choisir de devenir souverain. S'il réalise que ce qui est arrivé à Montréal, soit le remplacement de la population et l'anglicisation, se répand peu à peu dans les autres villes comme Québec, Trois-Rivières, le peuple Québécois va peut-être enfin se réveiller. Voter pour la CAQ était déjà un sursaut national pour se débarrasser des corrompus du PLQ, pour réduire l'immigration et pour encadrer les demandes de minorités exotiques.

Le soir d'un référendum gagnant pour la souveraineté, il y aurait probablement les débuts d'un désir de sécession et de partition du territoire par les minorités montréalaises et par les communautés autochtones à qui on a a fait croire qu'ils étaient des nations. Au moins, les choses seraient claires : un peuple, un territoire. Il n'y a rien qui pourrait l'empêcher, le Canada serait trop heureux d'humilier les Québécois et de se leur faire payer leur audace. Les souverainistes sont souvent trop naïfs en pensant que le droit international prévaudrait. Entre un Autochtone qui joue les martyrs et un Québécois Blanc, à qui l'ONU et l'opinion internationale vont accorder leur soutien?

Bon, cessons de rêver ! Le scénario le plus probable est une lente et pénible résiliation de l'ethnie québécoise à son statut de peuple minoritaire en voie de disparition.

Cela peut prendre un certain temps, mais tôt ou tard, le peuple Québécois deviendrait les Cajuns du Nord, une réserve ethnique animée par quelques chanteurs fringants jouant de l'accordéon. On peut en avoir un avant-goût en écoutant les chansons bilingues de plusieurs artistes québécois. La prochaine étape sera le "chiac" à la façon de Radio Radio, le groupe acadien de la Nouvelle-Écosse. (Le chiac, parfois appelé la chiacque, est un dialecte franglais ou anglo-français du Canada. Ce mélange vernaculaire est parlé principalement au Nouveau-Brunswick au Canada, notamment dans la région de Moncton, où il est fortement influencé par la communauté anglophone. Un Chiac, ou Chiacque au féminin, est un habitant acadien du Sud-Est du Nouveau-Brunswick.)

Le sort de l'Acadien est aussi une fin possible pour le peuple Québécois. Le peuple Acadien est fier et il fait bloc, mais il est aussi très tranquille, il ne fait pas de vagues et accepte son sort de minorité. De la même façon que tous ces francophones dispersés dans le Canada, en Ontario, au Manitoba. Le chanteur manitobain Daniel Lavoie affirmait que les francophones du Manitoba ressentaient une sorte d'orgueil à parler un anglais sans accent et qu'ils se foutaient des Québécois (Dieu sait pourquoi?); ce sont de parfaits colonisés et si leurs enfants parlent anglais en une génération ils seront assimilés (comme les Jack Kerouac, Alanis Morrissette, Justin Bieber et les Eugenie Bouchard - fière de ne pas avoir d'accent québécois - le prouvent, de même que tous les Québécois qui sont partis vivre aux États-Unis au dix-neuvième siècle.)

Quelques ethnologues et anthropologues viendront étudier le phénomène dans cinquante ans et ils seront tous bien tristes de la disparition dans l'indifférence quasi totale des premiers bâtisseurs de l'Amérique du Nord, de la disparition de ce peuple qui aurait pu être nation.


Notre compatriote, Pierre Falardeau, avait anticipé les chemins possibles :

«Moi je n’abandonnerai jamais. [...] Si on choisit collectivement d’abandonner, y’a un prix à payer pour ça. Si on choisit de s’écraser, si on choisit de s’allonger, le monde y vont s’essuyer les pieds sur nous autres. Pis les peuples qui meurent, ça meurt longtemps. Pis c’est douloureux, pis ça fait mal. Faque, si vous décidez d’abandonner ça va être bin long, pis ça va être tough. Vous avez besoin d’être tough.»