mardi 8 août 2017

Le Canada : un État post-national?

Le Canada : un État post-national?



Pendant longtemps, le Canada n'avait pas de personnalité.

Il arrivait mal à se démarquer sur la scène internationale.

La puissance des États-Unis, son dynamisme, le faisait paraître comme un sous-produit du monde

anglo-saxon qui distillait un ennui bourgeois telle une rue de Westmount le dimanche. l'hiver, à

15h33.

Après la Deuxième Guerre Mondiale, il n'avait même pas réussi à obtenir un siège au Conseil de

Sécurité.

Tout au plus, soulignait-on son rôle de médiateur dans les conflits mondiaux, suite à la création des

Casques bleus par par le ministre canadien des Affaires étrangères, Lester Bowles Pearson.

Depuis, c'est le rôle qu'il aime jouer : le bon gars un peu épais sur qui on peut compter.

Me André Sirois, fonctionnaire à l'ONU, disait que le Canada était la bonne poire, le pigeon, qui

allongeait le fric : des sous pour les réfugiés, contre la faim dans le monde, pour le droit aux filles

d'étudier, etc.

Le mouvement souverainiste québécois a amené le Canada à se définir, même en négatif.

Depuis, pour neutraliser le Québec, pour tuer dans l’œuf toute volonté nationaliste, il s'est forgé une

personnalité : celle de prétendre ne pas en avoir !

Le Canada est-il vraiment devenu un état post-national?

Non, pas vraiment. Il nie seulement la nation québécoise et la nation anglo-saxonne (dans ce dernier

cas, seulement en apparence!).

Il a reconnu un grand nombre de nations autochtones, par exemple, et il promeut

constitutionnellement le multiculturalisme depuis 1982.

Donc, le dernier immigrant arrivé de son pays dysfonctionnel, en descendant de l'avion, peut

continuer à célébrer la vision idyllique qu'il a de l'enfer qu'il a fui.

Toi, Mohammed, toi Bamboula, toi Aïcha, toi avec le truc bizarre sur la tête, le Canada aime

ta nation ! Organise ton festival, le premier ministre pourra se déguiser !

Bref, le Canada est-il post-national?

Non, il est plutôt pluri-national au carré, au cube, à la puissance 100, à la puissance du nombre de

pays, de tribus, de "minorités" qui existent sur la Terre !

Une plume dans le cul, un turban sur la tête, une chatte excisée, une bizoune coupée, un hidjab, une

burqa : il prend tout la grosse pute, il accepte tout ou presque !

Si Claude Lévis-Strauss avait eu besoin d'un proxénète du relativisme culturel, le Canada se serait

porté volontaire.

Mais, en fait, il ne faut pas se leurrer, le Canada est encore une nation anglo-saxonne dans l'âme qui

joue à ne pas l'être.

L'Anglo-Saxon est un aristocrate qui accepte toutes les communautés, mais de loin, dans des réserves

folkloriques.

On a vu la reine d'Angleterre, parfaitement à l'aise avec des Zoulous ou d'autres cultures exotiques à

la National Geographic.

La tradition continue dans les pays vassaux de sa majesté, comme le Canada, et permet de globaliser

la vie internationale au service des élites mondialisées qui aiment bien essayer de nouveaux

restaurants..

Quand la nation québécoise sera devenue folklorique, une autre Louisiane, il commencera sans

doute, avec le vague sentiment de culpabilité de l'avoir anéantie, à célébrer sa culture de plus en plus

évanescente, comme il le fait maintenant avec les Autochtones.

Le Québec sera respecté poliment comme on respecte les gens pour qui on n'a aucune considération

sincère et que l'on prend en pitié.






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