samedi 26 août 2017

Notes pour un post mortem souverainiste


"Dans la grande chaîne de la vie,
Où il fallait que nous passions,
Où il fallait que nous soyons,
Nous aurons eu la mauvaise partie"

Quand Les Hommes Vivront D'amour - Raymond Levesque

Est-il trop tôt pour faire le post mortem de la souveraineté du Québec?

Attendons les élections. 

Comme le disait Falardeau, les peuples meurent lentement, mais l'agonie est longue.

D'ailleurs, meurent-ils vraiment?

Nos Autochtones, par exemple, ont encore la volonté de vivre de façon comme peuples distincts. 

S'ils se regroupaient, ils formeraient une masse qui pourraient vraiment former une nation et non pas 

une diaspora de tribus disparates, ce qui était le mode anthropologique de leur organisation sociale.

Mais les Québécois vieillissent. Ils se reproduisent peu.

J'entends par Québécois, ceux de souche et ceux de branche (jolie expression) parce que notre

nationalisme ne repose pas sur la race, mais plutôt sur la culture.

Peut-être qu'un jour, il faudra se résoudre à tourner la page et à ne plus souffrir

d'avoir raté la marche en 1980. 

À mon avis, le référendum de 1980 a été le moment déterminant dans l'aventure souverainiste.

Tout était prêt : le grand homme, le bon gouvernement, les artistes, la démographie...

C'était le moment parfait pour franchir le Rubicon,pour ne pas avoir peur de l'inconnu, pour se 

prendre en main, pour s'assumer pleinement et toutes les autres expressions qui signifient le 

dépassement, la soif d'aventures, le goût d'être libres et de suivre sa destinée avec foi et courage.

Mais un sage dirait : à quoi bon remuer le passé?

À quoi bon vouloir changer ce qui ne peut et veut pas changer.

Peut-on libérer un peuple contre sa volonté?

D'ailleurs de quel peuple parle-t-on?

L'immigration qu'on nous inflige se sent canadienne et une partie des Québécois est fédéraliste ou est 

de nulle part en train d'écouter le Superbowl à la télé..

Il n'y a plus le nombre.

La politique, c'est la démographie.

Ouais, un jour, il faudra s'y résoudre et ne plus souffrir de ce qui semble être une insulte à 

l'intelligence : notre existence d'esclaves et statut de citoyens de quatrième catégorie (nous venons 

après le WASP, l'Autochtone, l'immigrant).

Si un Québécois se définit comme souverainiste, c'est qu'il croit que dans un Québec souverain 

les Québécois auraient été plus riches, plus heureux, plus dynamiques.

S'ils ne le deviennent pas, ce sera tant pis pour nous.

Comme individu, comme couple, comme famille, nous en prendrons note et nous irons vivre 

ailleurs : ailleurs dans un autre pays, ou ailleurs dans notre tête, loin du brouhaha de l'actualité, des 

chaînes continues d'infos qui alimentent incessamment cette tension historique

qui finit par former une sorte de fiction.

La fiction du Québec qui fonce dans le mur.


"Faut que je me pousse 
Y a rien à faire 
Toute me donne la frousse 
Je mène un train d'enfer 

Je sais pas si c'est moé
Qui est trop petit
Peut-être ben que l'amour est morte

Elle avait des ongles rouges
Des yeux pleins d'or à fou
Ç'a été de valeur qu'à jouze
Vouloir me mettre à genoux
Asteure faut que le me recouse le coeur
Y est patché plein de trous"

Gerry Boulet
Paroles Faut Que Je Me Pousse









Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire